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The Notorious Jumping Frog of Calaveras County
by
But, by your leave, I did not think that a continuation of the history of the enterprising vagabond Jim Smiley would be likely to afford me much information concerning the Rev. Leonidas W. Smiley, and so I started away.
At the door I met the sociable Wheeler returning, and he buttonholed me and recommenced:
“Well, thish-yer Smiley had a yaller one-eyed cow that didn’t have no tail, only just a short stump like a bannanner, and–“
However, lacking both time and inclination, I did not wait to hear about the afflicted cow, but took my leave.
Now let the learned look upon this picture and say if iconoclasm can further go:
[From the Revue des Deux Mondes, of July 15th, 1872.]
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THE JUMPING FROG “–Il y avait, une fois ici un individu connu sous le nom de Jim Smiley: c’etait dans l’hiver de 49, peut-etre bien au printemps de 50, je ne me reappelle pas exactement. Ce qui me fait croire que c’etait l’un ou l’autre, c’est que je me souviens que le grand bief n’etait pas acheve lorsqu’il arriva au camp pour la premiere fois, mais de toutes facons il etait l’homme le plus friand de paris qui se put voir, pariant sur tout ce qui se presentaat, quand il pouvait trouver un adversaire, et, quand n’en trouvait pas il passait du cote oppose. Tout ce qui convenaiat l’autre lui convenait; pourvu qu’il eut un pari, Smiley etait satisfait. Et il avait une chance! une chance inouie: presque toujours il gagnait. It faut dire qu’il etait toujours pret a’exposer, qu’on ne pouvait mentionner la moindre chose sans que ce gaillard offrit de parier la- dessus n’importe quoi et de prendre le cote que l’on voudrait, comme je vous le disais tout a l’heure. S’il y avait des courses, vous le trouviez riche ou ruine a la fin; s’il y avait un combat de chiens, il apportait son enjeu; il l’apportait pour un combat de chats, pour un combat de coqs;–parbleu! si vous aviez vu deux oiseaux sur une haie il vous aurait offert de parier lequel s’envolerait le premier, et s’il y aviat ‘meeting’ au camp, il venait parier regulierement pour le cure Walker, qu’il jugeait etre le meilleur predicateur des environs, et qui l’etait en effet, et un brave homme. Il aurai rencontre une punaise de bois en chemin, qu’il aurait parie sur le temps qu’il lui faudrait pour aller ou elle voudrait aller, et si vous l’aviez pris au mot, it aurait suivi la punaise jusqu’au Mexique, sans se soucier d’aller si loin, ni du temps qu’il y perdrait. Une fois la femme du cure Walker fut tres malade pendant longtemps, il semblait qu’on ne la sauverait pas; mai un matin le cure arrive, et Smiley lui demande comment ella va et il dit qu’elle est bien mieux, grace a l’infinie misericorde tellement mieux qu’avec la benediction de la Providence elle s’en tirerait, et voila que, sans y penser, Smiley repond:–Eh bien! ye gage deux et demi qu’elle mourra tout de meme.
“Ce Smiley avait une jument que les gars appelaient le bidet du quart d’heure, mais seulement pour plaisanter, vous comprenez, parse que, bien entendu, elle etait plus vite que ca! Et il avait coutume de gagner de l’argent avec cette bete, quoi-qu’elle fut poussive, cornarde, toujours prise d’asthme, de colique ou de consomption, ou de quelque chose d’approchant. On lui donnait 2 ou 300 ‘yards’ au depart, puffs on la depassait sans peine; mais jamais a la fin elle ne manquait de s’echauffer, de s’exasperer et elle arrivait, s’ecartant, se defendant, ses jambes greles en l’ai devant les obstacles, quelquefois les evitant et faisant avec cela plus de poussiare qu’aucun cheval, plus de bruit surtout avec ses eternumens et reniflemens.—crac! elle arrivaat donc toujour premiere d’une tete, aussi juste qu’on peut le mesurer. Et il avait un petit bouledogue qui, a le voir, ne valait pas un sou; on aurait cru que parier contre lui c’etait voler, tant il etait ordinaire; mais aussitot les enjeux faits, il devenait un autre chien. Sa machoire inferieure commencait a ressortir comme un gaillard d’avant, ses dents se decouvcraient brillantes commes des fournaises, et un chien pouvait le taquiner, l’exciter, le mordre, le jeter deux ou trois fois par-dessus son epaule, Andre Jackson, c’etait le nom du chien, Andre Jackson prenait cela tranquillement, comme s’il ne se fut jamais attendu a autre chose, et quand les paris etaient doubles et redoubles contre lui, il vous saisissait l’autre chien juste a l’articulation de la jambe de derriere, et il ne la lachait plus, non pas qu’il la machat, vous concevez, mais il s’y serait tenu pendu jusqu’a ce qu’on jetat l’eponge en l’air, fallut-il attendre un an. Smiley gagnait toujours avec cette bete-la; malheureusement ils ont fini par dresser un chien qui n’avait pas de pattes de derriere, parce qu’on les avait sciees, et quand les choses furent au point qu’il voulait, et qu’il en vint a se jeter sur son morceau favori, le pauvre chien comprit en un instant qu’on s’etait moque de lui, et que l’autre le tenait. Vous n’avez jamais vu personne avoir l’air plus penaud et plus decourage; il ne fit aucun effort pour gagner le combat et fut rudement secoue, de sorte que, regardant Smiley comme pour lui dire:–Mon coeur est brise, c’est to faute; pourquoi m’avoir livre a un chien qui n’a pas de pattes de derriere, puisque c’est par la que je les bats?–il s’en alla en clopinant, et se coucha pour mourir. Ah! c’etait un bon chien, cet Andre Jackson, et il se serait fait un nom, s’il avait vecu, car il y avait de l’etoffe en lui, il avait du genie, je la sais, bien que de grandes occasions lui aient manque; mais il est impossible de supposer qu’un chien capable de se battre comme lui, certaines circonstances etant donnees, ait manque de talent. Je me sens triste toutes les fois que je pense a son dernier combat et au denoument qu’il a eu. Eh bien! ce Smiley nourrissait des terriers a rats, et des coqs combat, et des chats, et toute sorte de choses, au point qu’il etait toujours en mesure de vous tenir tete, et qu’avec sa rage de paris on n’avait plus de repos. Il attrapa un jour une grenouille et l’emporta chez lui, disant qu’il pretendait faire son Education; vous me croirez si vous voulez, mais pendant trois mois il n’a rien fait que lui apprendre a sauter dans une cour retire de sa maison. Et je vous reponds qu’il avait reussi. Il lui donnait un petit coup par derriere, et l’instant d’apres vous voyiez la grenouille tourner en l’air comme un beignet au-dessus de la poele, faire une culbute, quelquefois deux, lorsqu’elle etait bien partie, et retomber sur ses pattes comme un chat. Il l’avait dressee dans l’art de gober des mouches, er l’y exercait continuellement, si bien qu’une mouche, du plus loin qu’elle apparaissait, etait une mouche perdue. Smiley avait coutume de dire que tout ce qui manquait a une grenouille, c’etait l’education, qu’avec l’education elle pouvait faire presque tout, et je le crois. Tenez, je l’ai vu poser Daniel Webster la sur se plancher,–Daniel Webster etait le nom de la grenouille,–et lui chanter: Des mouches! Daniel, des mouches!–En un clin d’oeil, Daniel avait bondi et saisi une mouche ici sur le comptoir, puis saute de nouveau par terre, ou il restait vraiment a se gratter la tete avec sa patte de derriere, comme s’il n’avait pas eu la moindre idee de sa superiorite. Jamais vous n’avez grenouille vu de aussi modeste, aussi naturelle, douee comme elle l’etait! Et quand il s’agissait de sauter purement et simplement sur terrain plat, elle faisait plus de chemin en un saut qu’aucune bete de son espece que vous puissiez connaitre. Sauter a plat, c’etait son fort! Quand il s’agissait de cela, Smiley en tassait les enjeux sur elle tant qu’il lui, restait un rouge liard. Il faut le reconnaitre, Smiley etait monstrueusement fier de sa grenouille, et il en avait le droit, car des gens qui avaient voyage, qui avaient tout vu, disaient qu’on lui ferait injure de la comparer a une autre; de facon que Smiley gardait Daniel dans une petite boite a claire-voie qu’il emportait parfois a la Ville pour quelque pari.